lundi 22 février 2016

Ha Giang - été 2015

Petit post de rattrapage sur nos vacances d'été 2015 : Ha Giang et le grand Nord Vietnamien en moto ! Cette fois-ci, c'est à l'aide de nos fidèles motos qu'on s'est aventurés avec 3 amis sur les routes menant aux majestueuses montagnes de la province de Ha Giang. Attention, les paysages sont à couper le souffle !

Une semaine de moto pendant laquelle nous avons roulé, roulé encore et eu un peu mal aux fesses (les motards comprendront). Nous avons rejoint Ha Giang en une journée, puis atteint Dong Van le jour suivant. Après 2 nuits de pause, nous avons renfourché nos motos vers Meo Vac, puis Bao Lac, et enfin le lac de Ba Be, avant de retrouver Hanoi. Au total, 900 km de pur bonheur dans les montagnes vertes et noires...
 

Voici notre itinéraire !

Entre Ha Giang et Dong Van :






Rizières

Le rude travail des femmes (leurs maris les attendaient en fumant au bord de la route) : elles portent des paniers remplis d'épis de maïs, qu'elles sèment et récoltent sur les pentes abruptes, entre les rochers...

Autour de Dong Van :

Au loin, c'est la Chine, qu'on aperçoit du haut d'une tour qui porte un gigantesque drapeau vietnamien, sans doute là pour protéger la souveraineté face aux riverains Chinois


Une femme Lo-Lo revient de Chine, justement, où elle a été faire un peu de commerce de ruou maïs (eau de vie de maïs)... il parait que ce breuvage se vent plus cher de l'autre côté de la frontière !

La fameuse frontière ! On n'a jamais compris ce qui était marqué sur les panneaux...

Mais au vu du passage fréquent, le danger ne devait pas être trop grand !


Retour au village pluvieux = couleurs magnifiques entre deux nuages

Dimanche matin : marché de Dong Van
Le marché est le lieu de rendez vous de nombreux villageois qui descendent des hameaux isolés pour faire du commerce, moudre leur grain ou le vendre, consulter les tradipraticiens qui ont un stand dans le marché, ...


Herbes médicinales


Ces femmes faisaient cuire des galettes de maïs, en brassant l'air en rythme

Nous étions en admiration devant tous ces beaux costumes

L'étal des bouchers

L'étal préféré de Maxime : les couteaux !

Le magasin de sac à dos "North Face", made in Vietnam (les connaisseurs du Vietnam comprendront)

Un petit thuốc láo ? Comprenez : une pipe à eau dans laquelle on fume du tabac. Son usage est très répandu au Vietnam, et dans les montagnes, même les femmes l'utilisent.

Route Dong Van - Meo Vac :

Vous avez dit isolé ?


Passage de Mã Pí Lèng





Un jour où on en avait marre de nos motos, on les a laissé à l'entrée d'un sentier et on est partis voir ce qu'il y avait au bout... On n'a pas été déçus ! Du maïs, du maïs et encore du maïs, et des hameaux perdus inaccessibles en moto (enfin pas par nous en tous cas), où vivent des familles, recluses du reste du monde, à 1 heure de marche (1h pour nous, 30 minutes pour eux faut avouer) de la première route digne de ce nom. Les habitants ne parlent pas vietnamien mais hmong, et malgré la présence de Phuong notre amie vietnamienne, impossible de se comprendre !

Nous avons traversé un premier village en tentant d'interagir avec ses habitants, sans autre résultat que des éclats de rire et le maintien d'une distance voulue par eux. En continuant, nous sommes tombés sur un second village. Une des familles nous a invité à rentrer chez eux : nous avons vite compris, à leurs rires et leurs expressions, qu'ils n'en étaient plus à l'apéro ! Ça tombe bien, on n'avait pas pris le notre, et Baptiste a sorti son outil de communication préféré pour faire connaissance : une bonne bouteille de vin rouge. Bon, ils n'ont pas eu l'air de trouver ça vraiment meilleur que leur ruou maïs, et toute la famille (les grands mères, les grands pères et les parents) ont continué à trinquer joyeusement avec nous. Malgré l'absence totale de compréhension verbale, on a quand même compris qu'ils trouvaient très bizarres qu'on n'ait pas encore une ribambelle d'enfants à nos trousses, et que j'aie les cheveux courts (comme les grands mères sous leurs coiffes). Il faut dire que grand mère mimant un accouchement, c'est assez compréhensible finalement !

En repartant, Grand Mère avait beaucoup plus bu que nous mais elle galopait bien plus vite sur les chemins, tout ça en portant un sac à dos chargé. C'est vous dire à quel point l'alcool doit être un rituel quotidien ici !


Autour de Bao Lac

Autour de Bao Lac vit un groupe ethnique appelé les Lolos noirs. Nous avons été invités à rentrer dans la maison du monsieur au centre de la photo, pour boire le thé et un verre de ruou. Quelle ne fut pas notre surprise quand sa fille de 6 ans se servit elle aussi un verre et le but cul-sec !

Les animaux (vaches et cochons) vivent sous la maison, les hommes à l'étage

L'entrée de la maison

Pas de photo de Ba Be, où nous avons seulement passé une nuit après une arrivée tardive (on se rappelle encore de la "route"... boueuse, pleine de pierres, une des plus fatigantes du parcours). Le lendemain, retour à Hanoi et préparation pour la suite de nos vacances d'été : le Cambodge, à lire au prochain épisode !

On retiendra : les paysages magnifiques, le ruou, le décalage de développement entre Hanoi et les villages des montagnes, une furieuse envie d'y retourner !

samedi 20 février 2016

Myanmar (Birmanie)

C'est le Têt (nouvel an lunaire) et Hanoi va se transformer en "ville morte" pendant une semaine... Nous décidons donc de profiter des 10j de vacances scolaires pour sortir du Viet Nam, et nous avons choisi... La Birmanie !

Ce pays n'a pas de frontière avec le Viet Nam ; il est situé entre le Bangladesh, l'Inde, la Chine, le Laos et la Thaïlande. De la même taille que la France, il compte 51 millions d'habitants.

Nous arrivons le jeudi 4 février en soirée à Yangon, la capitale, et nous filons de l'aéroport à la gare routière afin de prendre un bus de nuit, direction Bagan ! Sur les conseils de Laure & JD, nos amis français d'Hanoi qui ont visité le pays un an auparavant, nous choisissons "la meilleure compagnie de bus du Myanmar", j'ai nommé : Elite Express ! En effet, le service est au rendez vous et le confort aussi ! Malheureusement ça ne fait pas tout, car les routes birmanes sont assez chaotiques et les chauffeurs ont tendance à jouer les pilotes de rallye...

Nous voici donc arrivés de bon matin à Bagan, ancienne ville royale qui a vu se construire plusieurs centaines de temples, résultat de la ferveur religieuse des rois entre le XIe et le XIIIe siècle. Pour nous, 2 jours de déambulations avec notre super e-bike (traduisez scooter électrique...) sur les routes sablonneuses entre les temples et les stuppas ! Le spectacle est au rendez-vous : les temples perdus dans la savane baganaise sont aussi beaux les uns que les autres ! Le coucher de soleil est tout simplement majestueux, on vous laisse juger...

Rencontres au fil des rues 



 Paya Shwezigon


 Un repas birman à 0,30€

 Marché autour d'une pagode : piments et poisson séché





Dans toutes les rues on peut trouver des jarres remplies d'eau pour les passants

Nous avons aussi découvert l'artisanat local : l'art de la laque birmane. Ustensiles et mobilier sont fabriqués à partir de bambou collé et fixé avec de la laque, et pour les objets les plus fins, tressé avec des crins de cheval. S'en suit l'application de plusieurs couches (entre 7 et 24) de laque provenant d'un arbre appelé lacquier. Ces couches sont ensuite gravées pour former les motifs, de différentes couleurs selon les pigments utilisés. Le résultat est absolument magnifique, notamment les meubles entièrement gravés (portes, intérieur, ...) qui coûtent plusieurs milliers d'euros pour une pièce... Il faut dire que leur réalisation demande plus d'une année de travail.
Exemple d'objet en laque

Malgré l'arrivée massive du tourisme, le marché de Bagan a gardé son côté traditionnel et nous avons beaucoup apprécié de déambuler sans but parmi les vendeurs de légumes, de riz, d'épices, les quincailliers, les couturiers, etc...





Le 6 février, nous reprenons un bus de nuit, à destination du lac Inle. Arrivés à 4h du matin, la fraicheur matinale se fait sentir... Nous prenons possession de notre chambre d'hôtel après quelques heures d'attente, emmitouflés dans une couverture. Nous passons notre première journée à prévoir le trek des 2 jours suivants, et à faire un tour sur le lac, avec visite des villages d'artisans installés à sa périphérie. Une partie du lac est occupée par des jardins flottants, installés en suspension sur une trame de bambous, et dans lesquels sont cultivés tomates, concombres et autres légumes. Ces jardins sont d'ailleurs décriés pour leur responsabilité dans la pollution de l'eau du lac, même si leur importance économique n'est pas négligeable pour la population.

 Un couturier dans le marché de Nyaung Shwe, près du lac

 Maisons sur le lac


 Village des tisserands : les femmes tissent des étoffes en fibre de lotus (qu'on trouve uniquement autour du lac Inle ; il faut 20j pour obtenir suffisamment de fil pour une écharpe, qui vaudra 200 € !) ou en soie sauvage

 Village des forgerons

 Maxime s'initie à la noix de bétel ; ici, tout le monde en mâche (hommes, femmes et enfants) et les trottoirs sont maculés de taches rouges de crachats de salive


 Artisanat du bois et construction des barques

 Fabrique de cigares "doux" à gout anisé

 Fabrique d'ombrelles pour les moines

Le lendemain, départ pour 2 journées de trek dans les montagnes environnantes, accompagnés de notre guide Shan Hae (lire "Shanghai", car son grand père était de Shanghai en Chine) et d'une autre touriste mexicaine. Nos jambes ont été mises à rude épreuve dans les sentiers montagneux, mais nous avons été récompensés à la hauteur de notre effort, en arrivant dans le monastère qui nous servit d'auberge en haut de la montagne. Durant notre ascension, nous avons aussi eu la chance d'assister à une fête religieuse avec les villageois, qui se regroupaient en musique pour amener des offrandes aux moines.

 Rencontres au fil du chemin



 Le monastère où nous avons dormi

 Construction des murs d'une maison : tressage du bambou

 Arrosage des rangs d'ail

 Ici, la traction animale est de mise


Pêcheurs sur le lac

Prochaine étape : la plage ! Nos jambes étant littéralement épuisées, nous avons grand besoin de repos et nous nous échouons dans un bungalow sur la plage de Ngwe Saung, après plus de 15 h de bus... à l'aller, nous sommes chanceux : notre bus entre Yangon et Ngwe Saung ne s'arrêtera qu'une petite dizaine de minutes pour refroidir le bloc de clim. Au retour, on goûtera au plaisir de tomber en panne pendant une heure (réparation d'un pneu oblige), et aux arrêts incessants pour "remplir" le bus, c'est-à-dire entasser les gens dans l'allée centrale, assis sur des tabourets en plastique pour les plus chanceux, debout pour les autres (pendant plusieurs heures...).

Revenons à la plage : une longue bande de sable blanc et une eau claire à 25°C nous attend. Pas grand chose d'autre à faire que de profiter du soleil et de se régaler de poisson grillé au gingembre... Exactement ce qu'il nous fallait !



La dernière étape de notre voyage est la ville de Yangon : ancienne capitale, c'est encore le centre économique et la plus grande ville du pays. Connue des touristes pour son impressionnante Paya Shwedagon (entendez: le plus grand temple de la ville, avec son stuppa visible de presque partout, recouvert d'or) et pour ses anciens bâtiments de l'empire colonial britannique, qui datent d'une centaine d'année et tombent pour la plupart en ruine, faute de moyens pour les entretenir...

Yangon est un véritable melting pot de cultures bouddhiste, hindoue et musulmane ; l'agitation des rues est constante. Le marché central de Bogyoke est bondé. Comme à Hanoi, certains quartiers sont spécialisés dans un métier : les imprimeurs, les plombiers, ... Nous retiendrons une ambiance particulière due aux égouts à ciels ouverts et au problèmes de gestion des déchets, au pied des vieux immeubles délabrés.








 La Paya Shwedagon


 Détail des temples construits dans l'enceinte de la Paya

 Dome en or ; au sommet, le "hti" est incrusté de diamants (le plus gros fait 76 carats) et autres pierres précieuses

 Le ballet des balais



Voilà, notre voyage se termine, retour à Hanoi qui nous semble étonnamment propre (et calme en cette fin de Têt) ! Nous aimerions un jour passer plus de temps en Birmanie pour sortir des sentiers touristiques et découvrir le pays en profondeur ! Nous retiendrons des paysages magnifiques, l'ambiance bouddhiste apaisante, la gentillesse et le sourire des Birmans malgré la pauvreté encore omniprésente, et le respect des droits humains parfois encore à ses balbutiements (travail des enfants, bas salaires... ).