samedi 23 août 2014

Mai Chau

Nous avons profité d'un weekend de juillet pour nous échapper d'Hanoi et aller prendre le verre, avec notre ami Alberto. Notre destination : Mai Chau, à environ 150 km au sud-ouest d'Hanoi (3h30 de moto).


Situé dans une zone montagneuse, ce petit bourg est connu pour ses paysages de rizières et pour ses villages de minorités ethniques Thaï et Hmông. L’ascension vers les hauts plateaux nous a offert des vues magnifiques sur les rizières en contrebas !

Arrivés en fin de matinée à destination, nous avons trouvé un homestay (une maison d'hôtes) dans un petit village au milieu des rizières. Nous devions initialement dormir à l'étage de la maison familiale, dans la pièce commune (qui sert souvent à loger les touristes), mais c'était le soir de la finale de la coupe du monde de football, et toute la famille avait prévu de regarder le match au milieu de la nuit (décalage horaire oblige). Nous avons donc choisi la chambre à côté, histoire de pouvoir dormir un peu ! Grand bien nous en a pris, car la soirée a été animée ! Et nous, pauvres petits vieux arrivant en peinant à la trentaine et travaillant dur pendant la semaine, on demande juste à dormir quand la nuit vient après 4h de moto dans la journée...

Nous avons passé l'après-midi à nous balader en moto sur les petits chemins traçant entre les rizières, d'un village à l'autre de maisons sur pilotis, à admirer ces montagnes et les dégradés de vert du riz et de marron de l'eau. Une fois encore, comme à Sapa, nous étions à la période du repiquage du riz, cette fois-ci pour la deuxième récolte (il y a en général deux récoltes de riz par an au Viet Nam). Les champs étaient remplis de travailleurs, qui nous ont invités à venir les aider, histoire de nous inculquer quelques notions d'agriculture vietnamienne !



Les rizières et les belles maisons des Thaï et des Hmông en arrière plan

Nous avons eu de la chance: pas de pluie, un soleil de plomb à peine troublé par quelques nuages. Notre peau s'en souvient, malgré nos tentatives de la protéger avec de la crème solaire indice 50, qui n'a rien fait d'autre que de nous faire rougir encore plus vite... Ca existe, les contrefaçons de crème solaire Garnier ???

Le travail dans les rizières

Les Hanoiens s'essayant au repiquage de riz: c'est pas très efficace... et les lignes ne sont pas très droites ! Mais ça fait bien rire les locaux !

Une maison typique

Les montagnes jouant avec les nuages se reflètent dans l'eau des rizières

Les premières pousses de riz sont cultivées dans une parcelle (les parcelles les plus vertes, en arrière plan). Puis elles sont séparées, mises dans des paniers, et dispatchées dans les autres parcelles pour être repiquées, c'est-à-dire replantées dans la boue, plus espacées les unes des autres pour avoir la place de se développer.

Notre homestay ressemblait un peu à ça ! Au petit matin, la vue du soleil se levant sur les rizières met de bonne humeur pour toute la journée...

Le deuxième jour, nous nous sommes éloignés de Mai Chau pour aller à la découverte des petites routes aux alentours. Nous avions en particulier repéré un lac sur la carte, qui nous paraissait bien adapté pour un petit bain ! En réalité, ce lac de barrage était inaccessible car trop encaissé, mais à la place nous avons découvert une jolie région, peu ou pas touristique, et tout aussi jolie que Mai Chau.

Des rizières en terrasse

Après quelques kilomètres, nous avons repéré une jolie rivière de montagne avec des petites piscines et en avons profité pour nous rafraichir un peu !

A la sortie du bain, nous avons vu débarquer à toute allure sur la plage un troupeau de vaches menées par une famille (le père, la mère et la fille; tout le monde s'y met pour aller faire paître les vaches). Elles nous ont délogées de notre petit paradis juste au moment où une pluie d'orage arrivait. La famille a trouvé refuge sous un gros rocher, tandis que nous nous contentions de nos capes de pluie. Eux nous regardaient d'un air plutôt étonné, ils ne devaient pas voir souvent de touristes par ici ! Encore moins des Hanoiens qui veulent caresser les vaches... Hein Alberto !

Après quelques autres kilomètres, et une tentative un peu ratée de trouver un repas végétarien pour Alberto (ici ce n'est vraiment pas facile: toutes les soupes sont cuites avec des morceaux de viande...), nous sommes arrivés au lac, mais aucune route n'y descendait vraiment. Nous avons donc pris celle qui serpentait tout autour, et avons eu la bonne surprise de découvrir une immense cascade, à la sortie d'un village. Deuxième bain de la journée, à remous et jets massants ! Le bonheur...

Quand on vous dit qu'elle était plutôt balèze la cascade...

La cascade était presque invisible de la route, c'est par hasard que nous l'avons aperçue. Les habitants du village nous en ont indiqué l'accès et ont gardé nos motos contre quelques dongs !



Voilà, au bout de ces deux jours de verdure, il est déjà temps de rentrer à Hanoi ! Pendant que les paysans préparent les champs pour le repiquage, nous renfourchons nos motos et repartons à vive allure vers la grande ville !

En conclusion, ce petit coin de montagnes, moins éloigné que Sapa et les montagnes de la frontière chinoise, est une très bonne surprise : les paysages sont magnifiques, les habitants très accueillants et souriants, et le lieu est beaucoup moins touristique, donc plus tranquille. On peut s'y rendre en moto et explorer les alentours très facilement !

mardi 5 août 2014

Cuc Phuong


Nous voici partis hors de Hanoi pour 2 jours, profitant d’un weekend de la fin du mois de juin comme prétexte d’une visite touristique.
Cuc Phuong est un parc naturel situé à 3-4h de moto de Hanoi. Les montagnes qui le composent sont recouvertes d’une forêt subtropicale dense. Il abrite aussi un centre de sauvegarde pour singes et un autre pour tortues. Souille et Tatoche, on a pensé à vous ! 
On peut aussi croiser une faune très diverse en se baladant au sein de la forêt: des tortues (il en existe aussi à carapace molles !), des pangolins, des genres de lynx, des singes, des lézards et une diversité impressionnante d'insectes. Avec nos yeux de novices, nous n'y avons pas aperçu grand chose, à part d'énormes insectes et lézards...
La route qui longe le parc jusqu'à l'entrée est tout aussi chaotique que magnifique; entourée de petits villages paysans, de rizières et troupeaux de buffles.  


 Les rizières avec le parc en fond de toile...
En arrivant en fin de journée sur le site, la lumière rasante du soleil sur les rizières nous laisse entrevoir de superbes paysages.
La route chaotique ! Pour parcourir les 30 derniers kilomètres, nous avons mis une bonne heure...

Notre pauvre moto aura droit à un bon lavage (nos pieds aussi)!


Un troupeau de buffles en fin de journée


Les buffles adorent se baigner dans l'eau, et prendre des bains de boue


Bien content d'être enfin arrivés au bungalow, avec une vue au top sur le lac.


 La vue du bungalow
Nous étions logés à quelques kilomètres de l'entrée du parc, à l'intérieur de celui-ci. Le resort comptait une dizaine de bungalows construits autour du petit lac.



Le genre d'insecte qu'on trouve dans les salles d'eau par ici.


Un autre visiteur de la nuit




Un escargot à coquille molle ! et ouais, ça existe !


Caméléon ou gros lézard ?

Les papillons se regroupent par dizaines sur les routes du parc pour se délecter du moindre petit insecte écrasé par la circulation.


Le refuge des singes, avec des espèces provenant de toute l’Asie. 

Le refuge des tortues : elles ont l'air de se la couler douce non ?
Au Viet Nam comme ailleurs en Asie, la tortue est chassée pour être consommée ou pour des remèdes traditionnels. Ce qui fait que pas mal d'espèces sont en voie de disparition... Mais il est difficile d'en vouloir à certains chasseurs, pour qui la vente d'une tortue peut représenter parfois plusieurs mois de salaire...
A Hanoi, il existe des restaurants spécialisés dans la cuisine à base de tortue. On peut aussi trouver très facilement tous types d'animaux, en général il suffit de demander dans un restaurant et le cuisinier se débrouillera pour vous trouver tout ce que vous désirez...


A l'entrée d'une grotte millénaire découverte il y a quelques années. Un petit air d'Indiana Jones...

La fameuse grotte, parait-il qu'elle y grouille de serpents, sympa!


Après la grotte, petit trek en forêt tropicale, avec la petite pluie tropicale qui va avec ! Les arbres atteignent des hauteurs impressionnantes et on se sent tout petits...


Qu'est-ce que je vous disais !

A la sortie de la forêt, nous tombons sur une superbe piscine abandonnée, datant sans doute de l'âge d'or du communisme! Au beau milieu de la nature, avec quelques petits bungalows autour, l'endroit devait être parfait pour se couper du monde le temps d'un weekend...

Les nuages qui jouent avec le relief, à la sortie du parc

En conclusion, Cuc Phuong est un parc sympa pas très loin de Hanoi, à recommander surtout aux amoureux de la nature !


jeudi 17 juillet 2014

Petit tour en Thaïlande : Koh Mak

Nous avons poursuivi notre périple en Thaïlande sur une petite île tranquille, située à la frontière cambodgienne, loin des îles ultra touristiques du sud. Maxime a choisi notre destination par hasard, sur google maps, en cherchant une île pas trop loin de Bangkok... et il a eu du flair !


http://www.kohmakguide.com/wp-content/uploads/2011/01/Koh-Mak-Island-Map.jpg
Sur cette carte, vous pouvez visualiser dans quel coin se situe l'île

Après environ 6h de bus depuis Bangkok (bus climatisé avec service à bord, collation et boissons gratuites, sur de belles routes bien régulières et avec un chauffeur roulant normalement, pour la modique somme de 250 baths par personne soit environ 6 euros), nous arrivons juste à temps à l’embarcadère pour attraper l'unique bateau quotidien qui dessert l'île. Et oui, c'est la saison creuse, donc un bateau par jour seulement ! Nous comprendrons vite pourquoi c'est la saison creuse : la saison des pluies est bel et bien arrivée en Thaïlande !

Sur le fast boat équipé de 3 moteurs surpuissants qui nous emmène au large, nous essuyons de bons gros grains tropicaux qui nous détrempent en quelques minutes. On se protège tant bien que mal avec nos gilets de sauvetage, et au passage on fait la rencontre de Barry, un habitant de l'île, qui nous demande comment on a trouvé son île. Quand on lui dit que c'est le hasard qui nous amène là, il nous répond que nous sommes très chanceux, car c'est l'une des dernières îles préservées du tourisme de masse en Thaïlande. De plus à cette période nous devons être au maximum 20 "étrangers" sur l'île !
Nous arrivons, trempés mais heureux d'avoir réussi à garder nos sacs à dos secs. C'est sans compter la pluie sur l'île et l'attente d'un taxi qui ne vient pas. Nous faisons connaissance avec l'hospitalité des îliens: Barry nous emmène à notre hôtel sur son scooter, malgré l'averse !

A l’hôtel, qu'on avait réservé sur internet, on nous annonce qu'en raison de la saison basse et des tempêtes qui vont avec, normalement ils sont fermés, mais comme ils n'ont plus internet depuis la dernière tempête, ils n'ont pas pu nous prévenir. Ils nous ont donc quand même préparé un bungalow mais le resto et le bar sont fermés. Soit, nous on est pas trop compliqués, un bungalow au milieu des cocotiers avec vue sur la mer ça nous va !

Après une première ballade dans l'île entre deux averses, nous allons manger, sur les conseils de Barry, au restau de fruits de mer construit comme une avancée sur pilotis sur la mer. C'est là qu'en regardant la pluie tomber, nous dégustons les meilleurs fruits de mer que nous ayons jamais goûtés, relevés au piment, aux herbes, à l'anis, au curry entre autres... Avec le sourire des restaurateurs en prime, et au prix d'un jambon beurre à Paris ! Nous y retournerons donc chaque soir passé sur l'île.

La nuit, nous comprenons pourquoi les touristes n'affluent pas à cette saison: c'est la tempête tropicale qui guette ! Sur le bateau, on nous avait bien dit que nous étions chanceux qu'il y ait un bateau ce jour-là au vu du temps ! Le lendemain, aucun bateau ne quitte l'île, trop de houle.

Nous louons un scooter pour parcourir l'île et découvrir ses plages et ses mangroves, entre les averses. Et on n'est pas déçus ! Plages de sable blanc interminables et désertes, petits villages de pêcheurs, chemins perdus entre les hévéas (la culture majoritaire sur l'île) pour rejoindre la mer, ...
Jugez-en plutôt vous mêmes, avec ces photos :



Tout le long de cette plage, différents resorts ont installé des bungalows qui sont assez bien intégrés dans le paysage, ce qui ne dénature pas la beauté de l'île. D'ailleurs, la hauteur des constructions sur l'île obéit à une règle simple: pas de bâtiments plus hauts que le plus petit cocotier poussant sur le terrain. Pour éviter l'ouverture de gros complexes touristiques et l'arrivée des dérives qui vont avec (prostitution et casinos), les 3 familles propriétaires de l'île se réunissent chaque année et donnent ou non leur aval à la construction des nouveaux projets.

Une jetée, au sein d'un hôtel, mais ouverte à tous, où viennent pêcher les îliens

Vue dégagée sur le large

Baignade sur une plage déserte



Un pêcheur prépare son bateau en attendant la marée haute


Un petit temple sur la plage

La mangrove

Un bénitier piégé dans des coraux

Ici, les fonds semblent encore riches en coquillages et en coraux ! Nous avons trouvé d'énormes bénitiers sur la plage. Dans l'eau, d'énormes oursins noirs se sont invités à notre baignade...


Nous avons aussi découvert avec plaisir l'hospitalité des habitants de l'île ! Nous ne parlions quasiment jamais la même langue, mais nous étions accueillis avec le sourire dans les petits bistrots au bord de la route. Personne ne nous a fait payer plus cher car nous étions des touristes et personne n'a essayé de nous arnaquer !

Nous avions prévu de rester 4 nuits sur cette île, mais nous avons finalement choisi d'écourter le séjour d'une journée, par peur de ne pas avoir de bateau le lendemain. Une dernière petite histoire au retour :  pris dans un grain, nous ne voyions plus aucune île ni côte proche pour servir de repère au capitaine du bateau, qui semblait un peu perdu... Après quelques coups d'oeil à gauche puis à droite, une tentative pour retrouver son chemin, 5 minutes d'hésitation et un demi tour près d'un ilot, un passager a sorti le gps de son iphone et l'a tendu au capitaine, qui a pu retrouver son chemin facilement !

Vous l'aurez compris, notre court séjour en Thaïlande nous a beaucoup plu ! Nous avons apprécié le contact avec la population Thaï, souriante et aimable, et la meilleure organisation générale que nous avons ressentie à Bangkok comme sur les routes du pays. Une semaine, c'est un peu court pour tirer des conclusions, cependant !