dimanche 6 mars 2016

Delta du Mekong

C'est Noël et Marine est arrivée pour visiter le Viet Nam ! On a donc sauté sur l'occasion pour organiser une petite escapade vers un coin qu'on n'a pas encore visité : le delta du Mekong ! Direction le sud du pays, en commençant par Hô Chi Minh City (Saigon pour les intimes).

Amélie a souvent eu l'occasion de passer par Saigon sans jamais vraiment faire de tourisme, tandis que Maxime a déjà visité quelques lieux. Nous décidons de passer par le musée de la guerre, et de se promener dans les rues arborées du centre. 

Le musée de la guerre, ou comment bien se remettre dans le contexte des atrocités commises par les français, puis les américains, pendant ces 2 conflits sanglants. Entre les cages à tigre utilisées par les Français pour enfermer les prisonniers politiques (cages dans lesquelles on ne peut pas tenir debout), les photos des victimes du napalm, et celles, toujours d'actualité, des enfants nés malformés à cause de l'exposition de leurs parents à l'agent orange (qui, ayant pollué les sols, fait toujours des ravages 30 ans après), on se passe de commentaires...

Après cette visite, nous déambulons dans les parcs et les grandes avenues de la capitale économique du pays. C'est le 24 décembre, nous réveillonnons dans un restaurant français, bien sûr ! 

Le 26 décembre, cap vers Bên Tre, 2h au sud de Saigon. A peine arrivés, nous prenons un café et des motos taxis nous emmènent dans un petit homestay réservé une heure avant : accueil royal de Mr Thai, au sein d'un petit village le long d'un bras du Mékong ! Nous arrivons, nous mangeons le déjeuner que sa femme nous a préparé et nous l'écoutons organiser nos deux prochaines journées, ravis du programme ! 

L'après midi sera consacré à un petit tour en barque dans les alentours, avec un vieux monsieur charmant parlant un anglais parfait, et pour cause : il a été traducteur pour les Américains pendant la guerre. Il nous a d'ailleurs avoué qu'il avait dû s'en cacher pendant des années, ayant peur des représailles de la République Socialiste. Le tourisme a changé le cours de sa vie, puisqu'il a bien fallu trouver des anglophones pour cette nouvelle activité économique. Le Parti lui a alors pardonné ses anciennes activités.




La feuille de bananier se déguste en une salade délicieuse, dans tout le Viet Nam.

Ici, le principal véhicule est la barque, et nous déambulons de village en village de cette manière. Nous visitons une petite île sur laquelle poussent de nombreux arbres fruitiers, et notre guide nous montre les richesses végétales de son pays. Ici, tout pousse facilement grâce au Mekong omniprésent. Le niveau de vie des habitants s'en ressent : ils peuvent faire construire de grandes et jolies maisons au bout de leur verger. Le fruit qui rapporte le plus ? le durian, ce fruit qui sent très fort et a un gout particulier... Pour nous il est immangeable mais pour de nombreux Asiatiques, il vaut très cher...

Le soir, Mr Thai nous a préparé une soupe de serpent (attrapé et tué dans l'après midi devant les yeux de 3 Américains qui partageaient notre homestay), et bien sûr, de l'alcool de serpent, dégusté en écoutant les histoires de la vie de notre hôte !

Le lendemain, nous partons en moto en direction de Can Tho, autre ville du Mékong, avec un guide qui nous fait passer par les petites routes et prendre des bacs pour traverser les innombrables bras du Mékong. Nous visitons au passage des fabriques de briques, nous passons par des rizières d'un vert éclatant qui ondulent au vent et nous profitons de la vie au rythme tranquille du delta. Comme le dit Mr Thai, "ici on n'est pas riches mais on est heureux !" 

 Les coqs de combat croisés sur le chemin

 Sur le bac entre deux îles


 La région compte un grand nombre de briqueteries. Les briques sont cuites pendant plusieurs dizaines d'heures : elles sont d'abord entassées dans les fours, puis ceux-ci sont fermés et un feu est installé à la porte, alimenté régulièrement avec du son de riz, afin de maintenir une température constante.


 Les briqueteries au loin




On se croirait plongé dans un décor de film sur la guerre du Viet Nam... On comprend aisément que les Américains aient rencontré tant de difficultés dans de pareilles conditions.

Can Tho est connue pour ses marchés flottants ; nous organisons donc une petite excursion le lendemain de notre arrivée. Malheureusement pour nous, le bateau qui nous y a conduit est arrivé un peu tard pour qu'on puisse assister aux tractations des marchands entre eux ; après 7h du matin, il ne reste plus qu'un seul type de client : les touristes ! malgré cela, nous avons apprécié la ballade sur l'eau au petit matin. C'est l'occasion d'observer la vie sur le fleuve, vue du fleuve : les maisons ont pour la plupart une porte donnant sur le fleuve, voie de communication majeure ici. On fait les lessives et la vaisselle sur un ponton, on emmène les enfants à l'école en barque.


Il s'échange principalement des fruits sur ce marché flottant


 Le Marché U du coin

Le Banh Mi (sandwich vietnamien) du Mékong ! 



Can Tho est la dernière étape pour nous avant le retour à Saigon, puis un vol pour Danang, où nous rejoignons des amis pour fêter le nouvel an sur la plage ! Dégustations de fruits de mer et poisson grillé dans une feuille de bananier sont au programme...

lundi 22 février 2016

Ha Giang - été 2015

Petit post de rattrapage sur nos vacances d'été 2015 : Ha Giang et le grand Nord Vietnamien en moto ! Cette fois-ci, c'est à l'aide de nos fidèles motos qu'on s'est aventurés avec 3 amis sur les routes menant aux majestueuses montagnes de la province de Ha Giang. Attention, les paysages sont à couper le souffle !

Une semaine de moto pendant laquelle nous avons roulé, roulé encore et eu un peu mal aux fesses (les motards comprendront). Nous avons rejoint Ha Giang en une journée, puis atteint Dong Van le jour suivant. Après 2 nuits de pause, nous avons renfourché nos motos vers Meo Vac, puis Bao Lac, et enfin le lac de Ba Be, avant de retrouver Hanoi. Au total, 900 km de pur bonheur dans les montagnes vertes et noires...
 

Voici notre itinéraire !

Entre Ha Giang et Dong Van :






Rizières

Le rude travail des femmes (leurs maris les attendaient en fumant au bord de la route) : elles portent des paniers remplis d'épis de maïs, qu'elles sèment et récoltent sur les pentes abruptes, entre les rochers...

Autour de Dong Van :

Au loin, c'est la Chine, qu'on aperçoit du haut d'une tour qui porte un gigantesque drapeau vietnamien, sans doute là pour protéger la souveraineté face aux riverains Chinois


Une femme Lo-Lo revient de Chine, justement, où elle a été faire un peu de commerce de ruou maïs (eau de vie de maïs)... il parait que ce breuvage se vent plus cher de l'autre côté de la frontière !

La fameuse frontière ! On n'a jamais compris ce qui était marqué sur les panneaux...

Mais au vu du passage fréquent, le danger ne devait pas être trop grand !


Retour au village pluvieux = couleurs magnifiques entre deux nuages

Dimanche matin : marché de Dong Van
Le marché est le lieu de rendez vous de nombreux villageois qui descendent des hameaux isolés pour faire du commerce, moudre leur grain ou le vendre, consulter les tradipraticiens qui ont un stand dans le marché, ...


Herbes médicinales


Ces femmes faisaient cuire des galettes de maïs, en brassant l'air en rythme

Nous étions en admiration devant tous ces beaux costumes

L'étal des bouchers

L'étal préféré de Maxime : les couteaux !

Le magasin de sac à dos "North Face", made in Vietnam (les connaisseurs du Vietnam comprendront)

Un petit thuốc láo ? Comprenez : une pipe à eau dans laquelle on fume du tabac. Son usage est très répandu au Vietnam, et dans les montagnes, même les femmes l'utilisent.

Route Dong Van - Meo Vac :

Vous avez dit isolé ?


Passage de Mã Pí Lèng





Un jour où on en avait marre de nos motos, on les a laissé à l'entrée d'un sentier et on est partis voir ce qu'il y avait au bout... On n'a pas été déçus ! Du maïs, du maïs et encore du maïs, et des hameaux perdus inaccessibles en moto (enfin pas par nous en tous cas), où vivent des familles, recluses du reste du monde, à 1 heure de marche (1h pour nous, 30 minutes pour eux faut avouer) de la première route digne de ce nom. Les habitants ne parlent pas vietnamien mais hmong, et malgré la présence de Phuong notre amie vietnamienne, impossible de se comprendre !

Nous avons traversé un premier village en tentant d'interagir avec ses habitants, sans autre résultat que des éclats de rire et le maintien d'une distance voulue par eux. En continuant, nous sommes tombés sur un second village. Une des familles nous a invité à rentrer chez eux : nous avons vite compris, à leurs rires et leurs expressions, qu'ils n'en étaient plus à l'apéro ! Ça tombe bien, on n'avait pas pris le notre, et Baptiste a sorti son outil de communication préféré pour faire connaissance : une bonne bouteille de vin rouge. Bon, ils n'ont pas eu l'air de trouver ça vraiment meilleur que leur ruou maïs, et toute la famille (les grands mères, les grands pères et les parents) ont continué à trinquer joyeusement avec nous. Malgré l'absence totale de compréhension verbale, on a quand même compris qu'ils trouvaient très bizarres qu'on n'ait pas encore une ribambelle d'enfants à nos trousses, et que j'aie les cheveux courts (comme les grands mères sous leurs coiffes). Il faut dire que grand mère mimant un accouchement, c'est assez compréhensible finalement !

En repartant, Grand Mère avait beaucoup plus bu que nous mais elle galopait bien plus vite sur les chemins, tout ça en portant un sac à dos chargé. C'est vous dire à quel point l'alcool doit être un rituel quotidien ici !


Autour de Bao Lac

Autour de Bao Lac vit un groupe ethnique appelé les Lolos noirs. Nous avons été invités à rentrer dans la maison du monsieur au centre de la photo, pour boire le thé et un verre de ruou. Quelle ne fut pas notre surprise quand sa fille de 6 ans se servit elle aussi un verre et le but cul-sec !

Les animaux (vaches et cochons) vivent sous la maison, les hommes à l'étage

L'entrée de la maison

Pas de photo de Ba Be, où nous avons seulement passé une nuit après une arrivée tardive (on se rappelle encore de la "route"... boueuse, pleine de pierres, une des plus fatigantes du parcours). Le lendemain, retour à Hanoi et préparation pour la suite de nos vacances d'été : le Cambodge, à lire au prochain épisode !

On retiendra : les paysages magnifiques, le ruou, le décalage de développement entre Hanoi et les villages des montagnes, une furieuse envie d'y retourner !